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Galerie Bretagne

« Homme libre, toujours tu chériras la mer »… Baudelaire

Retour aux sources : la Bretagne !

C’est la Bretagne qui m’a élevée, mais c’est la Provence qui m’a éduquée… Si je puis dire le soleil fait le charme de la Provence, mais il m’est impossible d’oublier mon  berceau. Aussi un jour, je suis partie  redécouvrir  ma terre natale et mes origines bretonnes, panachées d’histoire normande, en grande partie à pied, sac au dos, le long des côtes et des sentiers .

J ’ai découvert des merveilles. Je ne livrerai ici que quelques paysages marins de la Côte de granit rose, à laquelle je suis particulièrement attachée. La mer y est extrêmement changeante, entre deux tempêtes, entre deux accalmies, deux grandes marées. C’est un festival constant de couleurs et de lumières parfois ternes mais aussi flamboyantes entre rochers gigantesques et  nombreuses plages de sable fin.

Mesk

Mot breton que je connaissais bien : mélange, fouillis, joyeux pêle-mêle d’objets épars. Ce titre, je l’ai découvert un beau jour, comme par révélation, inscrit sur une vielle coque bleue, là, parmi ce qui me sembla tout un fatras d’engins de pêche tout à fait au rebus. Comme un cadeau en somme : exactement l’image qui me manquait jusqu’alors, le mot qui résumait au mieux la fascination que provoquait ce site inconnu en moi, à chacune de mes incursions. Grouillement d’engins, de couleurs, de formes ; grouillement de vie et de mort annoncée ; fascination absolue pour un monde étranger et qui pourtant convenait à mon état d’esprit du moment…J’eus envie d’y mettre un peu d’ordre, comme dans mes pensées. Petit à petit, l’idée a cheminé  d’un reportage, d’une exposition…que voici !

Ce travail a été présenté dans le village même où les photos ont été prises, Poubazlanec, près de Paimpol.(22) Les habitants ont diversement apprécié…mais beaucoup m’ont félicitée, car oui il fallait mettre de l’ordre là dedans ! et le journal en a parlé. Il y eut ensuite divers endroits de Bretagne où l’expo a été montrée, suscitant les commentaires. Peu y ont vu un brin de poésie se dégageant de la rouille, chronique d’une mort annoncée d’un objet qui a pourtant bien servi aux hommes. 

Balisages

Après un premier travail intitulé MESK, focalisé sur les vieux bateaux de bois, mon regard s’est  porté sur les balises et bouées gisant à même le sol, aux Ports de Commerce de Brest ou de Lézardrieux .

Regard empreint de lyrisme, coup de cœur pour ces formes élancées ou ventrues, ces couleurs vives grignotées par la rouille, où les coquillages incrustés qui témoignent de la vie maritime de ces engins, peu faits a priori pour inspirer une démarche artistique. Mais ici l’objet se trouve dépouillé de sa fonction utilitaire, pour devenir objet d’esthétisme, entre jeux d’ombre et de lumière, gros plans et cadrages serrés sur la matière.

On y retrouve aussi mes préoccupations récurrentes : redonner vie à des objets apparemment délaissés, en attente de remise à neuf, de résurrection en quelque sorte. Traces de vie et  de mort mêlées, état latent, c’est ce qui m’interpelle et m’émeut comme une chronique de mort annoncée, mais toujours refusée.

Danièle Le Normand- Caron.

 

Le Radôme

 

IL ETAIT UNE FOIS … LE RADOME

Il y eut toujours le désir de communiquer, à longue, très longue distance, de plus en plus vite, tout de suite, immédiatement …

Il y eut ce défi technologique, et combien humain : abolir le temps et l’espace…

Il en naquit alors  cette grosse boule blanche posée sur la lande bretonne, comme une énorme bulle d’air condensé, qui concentra à la fois l’image et le son venus d’Outre- Atlantique.

 

C’était par une belle nuit d’été, le 11 juillet 1962, à 1h du matin, à Pleumeur-Bodou dans les Côtes-du-Nord. Un nouveau miracle de la communication venait de s’accomplir …

En simultané et en direct, l’Amérique recevait les images venues d’Europe, la petite chansonnette d’Yves Montand enchantait le Nouveau Continent, pendant qu’un match de football américain régalait les yeux des amateurs sportifs du Vieux Continent …  Parmi tous ceux qui avaient œuvré au projet, les clameurs de joie furent immenses…

CATHEDRAL. COM naquit de l’ombre !

Ce travail de photographie inédit fut réalisé au cours de l’hiver 2003/2004, au cours de nombreuses séances de réglage des éclairages. Les prises de vues pendant le spectacle furent accordées à leur auteur, à titre exceptionnel.

Une escapade sur l’île d’Yeu au large de la Vendée

L’île d’Yeu et l’île de Ré ,deux petites îles au large de la Vendée sont en avant saison deux lieux privilégiés à visiter pour leurs paysages préservés du grand tourisme. Ce jour là sur l’île d’Yeu, tout semblait désert ou presque …
Je cheminais tranquillement quand mon œil a été attiré par le parasol coloré qui semblait régner en solitaire sur la plage. Quelle chance, la plage était quasi déserte.

 

Colosses de granit rose

Sur une large bande côtière des Côtes d’Armor, entre Trébeurden et l’ile de Bréhat, il existe une zone en cuvette, plus particulièrement renommée :

« la Côte de Granit Rose… »parsemée de géants granitiques érigés depuis la nuit des temps, suite à la remontée volcanique du magma, il y a plus de 300 me dit-on, ou même 500 millions d’années… unique sur le continent européen.

L’imagination populaire a tôt fait de les baptiser, et les photographes professionnels d’en faire des cartes postales.

Aujourd’hui encore, leurs formes constamment lessivées par les houles marines, burinées par les vents, ravinées encore par le ruissellement des eaux de pluie, continuent de fasciner les touristes  admiratifs, qui s’émerveillent de leurs formes insolites et s’évertuent à les photographier de façon originale.

Le Dé, le Champignon, le Trou du diable …

Plutôt que cet aspect-là, ce qui m’a interpellée, c’est cette matière brute, âpre et colorée qui vous accroche et  écorche le regard tout autant que la peau …. C’est ainsi que j’ai choisi de la tailler au vif dans mes images.

HUMOUR VITAL…

Etre ou ne plus être du tout ?…In vino veritas ?

En Bretagne jadis c’était une  obsession. Au cours de mes nombreuses pérégrinations bretonnes, impossible d’échapper aux nombreux témoins de la mort présents dans les esprits paysans de jadis et dans les légendes… Calvaires aux carrefours des routes, cimetières et ossuaires dans les villages, boites à crânes y sont encore présents. C’est que la grande Faucheuse, l’Ankou avec sa terrible faux montée à l’envers pouvait frapper à tout moment, et n’importe qui s’égarant de nuit sur la lande, ou rencontrant les terribles lavandières nocturnes qui vous tordaient les bras jusqu’à les rompre… Les cimetières au coeur des villages, étaient lieux de vie comme de mort, on s’y promenait, on s’y rencontrait volontiers. Les choses ont bien changé, évidemment comme ailleurs, la Bretagne s’est  laïcisée, les églises sont désaffectées, mais les pèlerinages subsistent, accueillant encore traditionalistes et inévitables… nombreux touristes ! Croire ou ne pas croire…In vino veritas ? Les Bretons ont trop cherché la réponse dans l’alcoolisme. Pour traiter ce sujet douloureux, j’ai choisi la dérision.

C’est en visitant petites chapelles et sacristies oubliées des petites églises de la Bretagne intérieure que j’ai pris ces photos. A l’aube des années 2000…on les trouve encore.

Beaubourg Movimento

Le musée Pompidou à Paris … on s’est posé beaucoup de questions sur son architecture à l’époque de sa construction en 1975 …
Monstre aux couleurs extravagantes ? Raffinerie ou usine chromatique, musée, Moviment  ?
L’œil magnétisé s’enlise, n’arrive plus à se dépêtrer de cette machine-musée avant-gardiste en mouvement, exhibant sans complexe sa tuyauterie interne, magnifiée dans les pare-brises des voitures miroirs garées tout au long de la rue.
Au coeur de l’arène, un ballet incessant de véhicules en tous genres, alchimie du mobile et de l’immobile. En contrepoint, cyclistes fugitifs, piétons fragiles et ténus, individus isolés ou longues files d’attente parviennent cependant à s’incruster dans ce ballet virevoltant de la fantasia urbaine.

Beaubourg-Movimento entre en transe avec la rue…

Une photographie

n’est jamais autre chose

qu’un reflet de soi-même.